Docteur en Histoire de l’Art et en Archéologie, Jasmine Cabanel a sursauté à l’idée de la ministre de la Culture Rachida Dati de faire payer l’entrée de Notre-Dame de Paris. Pour la présidente de l’association audoise Terre de Passage, le patrimoine religieux, architectural, immatériel, géologique, botanique… représente un bien commun et doit le rester. « Ce n’est pas une boule à neige à marchander », tempête la multicasquette, également éditrice en éditions scientifiques.
Jasmine Cabanel, pourquoi être opposée au projet de rendre l’accès à Notre-Dame de Paris payant, afin de financer la restauration des églises de France ?
Pour moi, le patrimoine est un bien commun qui appartient à tous les citoyens du pays, voire du monde. Faire payer les visites est en totale contradiction avec cette notion de bien commun. C’est une manière de privatiser des édifices et autres événements, de glisser vers une marchandisation du patrimoine, qui n’est pas une boule à neige, pour renflouer les caisses de l’État. Pour moi, la méthode est aberrante.
L’Aude regorge de « petit » patrimoine, les Pyrénées-Orientales aussi, comment entretenir ces trésors des siècles passés ?
D’abord, les gens devraient être consultés et avoir leur mot à dire sur l’avenir d’une église de village qui tombe en ruines. Ou, au lieu de prendre l’avis des gens, on laisse mains libres à des experts. Pourquoi, alors qu’on sait que des levées de fonds sur le patrimoine religieux semblent impossibles. On ne peut pas raisonner uniquement sur la gestion des églises, il faut une révision globale des orientations du ministère de la culture.
Sinon, il reste les mécènes, les sponsors…
Ils demandent toujours une contrepartie. Je n’oublierai jamais cette image de l’église de la Trinité dans le quartier des grands magasins parisiens, recouverte d’un immense échafaudage qui portait une publicité privée géante. C’était affreux, il ya pire, mais moi je suis plus favorable au financement public.
Et les budgets participatifs ?
On a justement un projet sur l’église Saint-Nicolas de la commune de Bourigeole où j’habite, dans le hameau de Tournebiouche, pour lequel sur a gagné le budget participatif du Département, l’an dernier. C’est formidable.
Que comptez-vous faire de cet édifice ?
Il s’agit d’une église romane du XIe siècle se situe à côté d’un château qui appartenait à deux seigneurs cathares brûlés sur le bûcher de Montségur. Le monument est en ruine, il n’est plus classé pour le culte, ce qui nous a permis d’envisager une réfection plus souple, sans contrainte. Sauf celle de l’Architecte des Bâtiments de France, puisque nous avons signé une convention avec la Fondation du patrimoine au tout début de l’opération, en 2016. Ensuite, nous avons lancé un concours auprès des habitants, adultes et enfants, pour savoir ce qu’ils souhaiteraient faire de ce lieu.
Quels ont été les résultats
À part des jeunes qui désiraient fonder une mangathèque, les autres se sont accordés sur un lieu de vie agréable pour tous. On a peaufiné un dossier qui consiste en la création d’un site d’évènements culturels. Les murs étant debout, on fera un toit terrasse pour pouvoir utiliser la bâtisse sur deux niveaux. La nef à l’intérieur pour projeter des films, organisateur de concerts, des expositions, des scènes de danse ou de yoga. Et le toit terrasse, pour regarder les étoiles, installe une petite coupole dotée d’un télescope qui enverra les images du ciel sur terre.
Coût de l’opération ?
120 000 euros plus le temps consacré par les bénévoles.
Menez-vous d’autres initiatives dans les églises audoises ?
On fait un concours de peintures patrimoniales dans le bassin limouxin. On tourne dans les églises souvent fermées de la vallée, allant d’un village à l’autre sur un week-end avec des artistes amateurs et confirmés qui exposent leurs œuvres.
Comment imaginez-vous l’avenir des édifices religieux non ou mal entretenus ?
Que faire de ces édifices millénaires alors que le culte baisse énormément, sachant que le nerf de la guerre reste le financement ? Je l’ignore. Quand il y a de l’argent, les associations comme la nôtre s’occupent de la rénovation, se réapproprient les bâtiments avec l’aide de la population. Le plus bel exemple du genre, c’est Toques et Clochers à Limoux. Les nombreux bénévoles passent un an à mettre l’édition sur pied.
Avez-vous des projets dans les Pyrénées-Orientales ?
Pas encore. Qui dit projet, dit bénévoles et ils sont plus faciles à mobiliser dans la proximité du terrain.
Doit-on finalement laisser démolir les monuments religieux à l’abandon ?
Le patrimoine, c’est parfois accepter la perte. On est dans une société où il faut savoir s’adapter à la vie d’aujourd’hui. Accueillir le changement.
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